dimanche 11 septembre 2011

Quand le corps n'y est pas | De l'ombre à la lumière | Webtélé | Canal Vie

Regardez en ligne l'épisode Quand le corps n'y est pas du documentaire De l'ombre à la lumière portant sur la résilience. Ma transition de changement de sexe y est entre autre documentée. Bon visionnement...

Quand le corps n'y est pas | De l'ombre à la lumière | Webtélé | Canal Vie

lundi 5 septembre 2011

Bienvenue aux lecteurs du magazine 7 jours et téléspectateurs de la série De L’ombre à la lumière

Cher lecteurs du touchant article Michelle Blanc « Je suis maintenant une femme heureuse » du Magazine 7 jours, et téléspectateurs de la série De L’ombre à la lumière, (Canal Vie Lundi 5 septembre 2011 à 23h Rediffusions : mardi 6 septembre à 5h, jeudi 8 septembre à 15h, dimanche 11 septembre à 20h) bienvenue sur mon site personnel.

Vous me permettrez tout d’abord de remercier chaudement le journaliste Steve Martin, pour son texte empreint d’humanité et de respect, le photographe Guy Beaupré pour ses clichés extraordinaire et la maquilleuse Sylvie Charland pour la magie de ses pinceaux.

Je remercie aussi (comme je l’ai mentionné dans l’émission Quand le corps n’y est pas) Maryse Chartrand de m’avoir sauvé la vie (bien malgré elle) et de m’avoir invité à participer à sa série documentaire. Sa productrice, son équipe et elle même ont été d’une candeur, d’un respect et d’une écoute qui me touche encore. D’ailleurs cela se voit très bien dans l’émission de même que dans les autres épisodes que j’ai pu regarder jusqu’à présent.

Ressources

Je vous invite à visiter le site sur lequel vous vous trouvez, mais aussi à explorer l’un de mes autres blogues MichelleBlanc.com, qui est mon site professionnel. Si vous mêmes ou l’un de vos proches avez des enjeux d’identités de genre vous trouverez certainement réconfort et des ressources en visitant le site de l’Association des transsexuels(elles) du Québec, ou en posant des questions aux experts et intervenants ou en lisant les nombreux contenus du réseau social de la diversité sexuelle AlterHeros.

Merci encore d’être arrêter ici, bonne route et comme me l’a souligné mon médecin de famille lors du déclenchement de ma dysphorie d’identité de genre, il y a moyen de vivre une vie marginale heureuse.

Bonne route à vous…

Papa d'un garçon de 6 ans transgenre

Voici le lettre touchante d'un papa que je viens de recevoir. Son nom est enlevé pour respecter sa vie privée.
Bonjour Mme Blanc

Primo, je voudrais vous dire que je vous trouve admirablement courageuse et déterminée. Il m'apparaît clairement que vous êtes très intelligente aussi donc, je me permets cette missive.

Mon garçon à 6 ans et vient de commencer la première année. C'est clair comme de l'eau de roche qu'il préférerait être une petite fille.

Il y a des cons dans notre famille qui me disent que ce n'est pas normal que je le laisse s'habiller en petite fille ou qu'il puisse choisir son nouveau sac à dos et sa boîte à lunch sous prétexte que les "autres" vont le taquiner. Qu'est-ce que ça peut bien faire qu'il aime beaucoup plus les choses "de fille"?
Pour ma part je suis TRÈS agressif vis-a-vis les gens qui veulent le taquiner ou qui lui font des reproches. C'est toute ma vie ce petit bijou de garçon-fille.
Ma question pour vous est la suivante...à quel âge saviez-vous que vous vouliez un changement?
Mon garçon mentionnait déjà vers 2 1/2 ans qu'il ne voulait pas avoir de pénis.
Aussi, je le laisse ABS-so-lu-ment libre de ses choix vestimentaire ou autres.

Comment faire pour que les gens comprennent que c'est EUX qui ont un problème et pas mon enfant?
Il est un petit garçon exceptionnel.

Merci


Ma réponse

La psychologue Françoise Susset (à Outremont) est spécialisée avec les enfants ayant des enjeux de trans-identité et il arrive qu'à l'adolescence, ces problèmes se règlent. Dans tous les cas, bravo pour votre ouverture à comprendre et accepter votre enfant. et bonne chance.


Mise à jour (MAJ)

Les trasnssexuels naissent comme ça. le moment de la découverte de sa réalité apparaît en fonction des mécanismes de négations qui sont construit depuis la plus tendre enfance. Voici un top sur un enfant de 10 ans http://abcnews.go.com/Nightline/video/jackie-transgender-kids-gender-identification-primetime-nightline-1442532


MAJ2

Documentaire à propos d'une jeune transsexuelle de 13 ans: I am a girl http://youtu.be/TXpViPHnT3U
MAJ3

à propos des enfants Transgenre au Québec: Émission une pilule une granule : Enfant transgenre http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=647

mercredi 6 juillet 2011

Le fil d’arrivée

Aujourd’hui je suis heureuse, je me sens femme comme jamais et ce qui est probablement le dernier jalon de ma transition est finalement complété. C’est que je suis maintenant officiellement et légalement, Madame Michelle Blanc, de sexe féminin. La décision administrative du directeur de l’état civil à été rendu le 6 juin dernier, mais elle ne prenait effet juridique que ce matin. Le 30 juin dernier, ça a aussi fait 2 ans que j’ai eu mon changement de sexe et trois ans que j’ai eu mon changement de visage (aussi appelé Chirurgie de féminisation faciale). Même si je peux enfin dire que ma transition est maintenant légalement et officiellement terminée, je sais qu’il me reste encore beaucoup de chemin à faire avant d’être perçu définitivement comme une femme et j’ai aussi fait un travail de deuil de cette perception.

Il y a encore et il y aura certainement encore toujours des gens pour voir en moi un homme qui a changé de sexe, une femme bizarre qui a de grosses mains, une grosse voix et autres particularités « qui ne fitent pas dans le décor » ou un freak. Je suis par contre plus sereine avec ça. Je disais d’ailleurs à mon amour que j’observe avoir développé une sorte d’aveuglement involontaire qui fait que je ne remarque pratiquement plus les regards méprisants sur mon passage. Ils sont toujours là et le seront peut-être pour le reste de ma vie, mais ils me dérangent beaucoup moins qu’avant. Bien sûr je pourrais encore me faire opérer pour changer ma voix (mais c’est une opération délicate avec un taux de succès de seulement 20%), je pourrais aussi faire une chirurgie de la silhouette et continuer ad vitam aeternam les chirurgies visant à féminiser ce corps davantage. Mais je suis finalement bien dans ma peau et je crois avoir tiré la ligne de ce que je pouvais faire encore. Maintenant, je vis ma vie de femme, je suis bien dans ma peau comme jamais je ne l’ai été dans ma vie et je suis heureuse. Ce blogue risque donc de devenir beaucoup moins actif (il l’est d’ailleurs déjà depuis un certain temps) mais il restera en ligne comme un témoignage de ce parcours qu’heureusement de plus en plus de gens empruntent, au lieu de mettre fin à leurs jours ou de changer de villes, d’identités et de vivre dans la clandestinité de ce qu’ils ont été afin d’espérer enfin être.


J’en profite aussi pour dire aux transsexuels (elles) qu’il y a moyen de « vivre une vie marginale heureuse » et de remercier leurs familles et vous chers lecteurs, d’avoir pris le temps de lire, de tenter de comprendre et de partager vos réflexions concernant cette condition qui affecte plusieurs personnes, malgré leur volonté et qu’ils n'ont pas choisi de vivre.
MERCI bons cheminements à tous et au bout du tunnel, il y a la lumière…





Acceptation changement nom

Acceptation changement mention du sexe

samedi 18 juin 2011

Jeff Fillion et sa bande à propos de moi et des trans

Avant-hier, j’ai été prise à partie sur les ondes de la radio-pirate (aussi appeler radio-poubelle) par Jeff Fillion et son équipe. La bande audio de ce que je considère de la transphobie primaire n’est plus en ligne. Mais voici la retranscription de certains « commentaires choisis, de cet élogieux dialogue »

C’est quoi ce gars en fille ?

A mesure 6 pieds, non y mesure 6 pieds, 6 pieds et trois 6 pieds et quatre, c’est une bête

Michel Blanc si j’me trompe pas y a plus de morceau là

Y s’est fait vider pis en plus on opère ce monde là

Y s’est fait vider le tube pis rentrer par en dedans

Chuis né dans un corps de gars mais je suis un fille, voyons donc, prends-toé des pellules pis fais-toé une dépression

On peux-tu le dire, on est tanné d’avoir notre liberté d’expression « pognacé » on peut-tu le dire, on peux-tu appeler un chat un chat, des gens de même c’est une joke

Quand tu les vois à la tv on dirait un party d’haloween

Si vous avez une bite, pis que vous dites à un médecin, je veux la faire vider pis faire un sac avec, pis que tu dis, je suis en gars dans un corps de femme à un médecin, bin là on t’opère à gros prix, pis y en a pu de problèmes,

Me souvient il y a des journalistes qui retwittait ça, il était content il avait eu ses premières règles, y était content

Mais c’est surtout de se faire à croire qu’on trouve ça correct, c’est même pus drôle,

Il y a tu de quoi de plus laitte à regarder qu’un travesti

Y veut devenir une femme mais y est encore avec une femme, je suis une femme lesbienne (bruit de pet)


Mes réflexions du sur-lendemain
  • j’ai déjà dit à madame Christiane Charrette que d’avoir écouter son émission ou était invité Maryse Chartrand qui disait « Le suicide est une solution permanente à un problème temporaire » m’a sauvé la vie. A Contrario, des inepties, de l’injure et de la moquerie peuvent aussi (sans doute) conforter et valider les préjugés et le mépris qui existent déjà chez certains des auditeurs.
  • Je suis pour la « libaaaaarté » d’expression. Il me semble cependant qu’elle trouve sa limite lorsqu’elle devient haineuse, sexiste, raciste, homophobe, transphobe, qu’elle s’attaque à des différences et qu’elle cible des individus ou des groupes et incite au rejet, et à l’opprobe.
  • L’excuse de « ça vient de mon éducation de fond de campagne » est vicieuse, démagogue et encourage la médiocrité et la méchanceté. C’est l’équivalent de dire, ce n’est pas de ma faute si je suis (choisir ici entre raciste, sexiste, homophobe, etc) c’est que c’est la norme et que ça a toujours été comme ça, que c’est de la faute aux autres s’ils ne sont pas dans le moule « du bon côté de la track ». Ils n’ont qu’à ne pas être différent et il n’y aura pas de problèmes. Si on vomit sur « la différence » y a rien là, c’est juste des jokes et un gars efféminé, ce n’est pas grave si on « l‘écoeure ». Anyway, il va certainement apprendre à ne pas être aussi fucké et devenir viril comme tous les autres.

MAJ

En prime, voici l'édifiante réflection d'un des membres de la prestigieuse équipe de monsieur Fillion. Un certain Doom qui est POUR la libaaaarté d'expression...

L'ouverture et ses limites (de Doom Dumas)

MAJ2

Le documentaire de Canal D: Victimes de la Radio-Poubelle

Réseau éducation médias: Enjeux des médias Propagande haineuse sur Internet - définir la haine

mercredi 16 février 2011

Qu’est-ce qu’une vraie femme?

Une transition n’est sans doute jamais achevée. Mais elle contient certainement plusieurs points de non-retour. La chirurgie génitale est sans doute le jalon le plus significatif pour celle ou celui qui change de sexe. Même si un nombre très restreint de personnes visualisent cette transformation génitale, elle est pour celle ou celui qui la subit, on point de non-retour particulièrement évident. Il y a aussi le jalon du moment où on commence à se faire identifier par les autres par notre sexe de destination et celui où nous-mêmes, nous percevons désormais comme étant arrivé dans ce sexe physiologique et sociologique, qui correspond à celui que notre cerveau a toujours été. Ce matin, c’est ce jalon particulier que je considère avoir atteint.
La revue Clin d’œil m’a récemment demandé de participer à l’édition de mars et de répondre à la question Qu’est-ce qu’une vraie femme?

C'est une question alambiquée avec laquelle je risque fort de vivre le reste de mes jours étant donné mon statut de nouvelle femme. C'est LA question qu'on se pose intérieurement lorsqu'on me rencontre, et c'est aussi celle qu'on tente continuellement de m'imposer à partir de stéréotypes sociaux qu'on a plus ou moins intégrés. On fait ça par des commentaires du genre: «Ah... c'est vraiment une réaction de femme», «une femme ne ferait pas ça» ou «on voit bien que tu as déjà été un homme pour agir ou réagir de cette façon!». J'emmerde donc tous les bien-pensants. Une vraie femme est la femme que j'étais dans mon cerveau à ma naissance, celle que je suis anatomiquement maintenant et celle que je serai dans mes pensées, mes gestes et tout mon être. Voilà! J'ajouterais que j'aime beaucoup plus la question: «Qu'est-ce qu'une femme vraie?» et que je m'efforce d'être la plus vraie possible, tous les jours de ma vie.

En anthropologie, science que j'ai déjà étudiée, j'ai appris que plusieurs sociétés avaient des rites de passage qui permettaient justement de faire une différenciation entre l'adolescente (adolescent) et la femme (homme) et qu'un troisième sexe (par exemple, Berdache chez les amérindiens) permettait aussi d'inclure dans un groupe ceux qui «n'étaient pas des vrais» ou, plus précisément, «ceux qui avaient la bénédiction des dieux d'être nés avec les deux esprits, féminin et masculin». Ces sociétés avaient déjà compris que la nature et la nature humaine ne sont peut-être pas binaires (femme-homme), comme nos sociétés, dites civilisées, s'amusent à le croire...


Par ailleurs, j’ai déjà mis en ligne mon billet 30 mois de transition en photos. À ce montage, il serait sans doute maintenant pertinent d’ajouter le shooting de Crila que vous retrouvez à l’hyperlien de Clin d’œil, mais aussi celui de mon désormais photographe officiel, Olivier Samson-Arcand, qui il y a deux semaines, a pris le temps de me photographier de nouveau. Disons que ses clichés ont le don d’augmenter sensiblement mon estime de moi et de me faire prendre conscience du chemin parcouru…

Shooting OSA Images de Michelle Blanc -1 on Twitpic
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Shooting OSA Images de Michelle Blanc -2 on Twitpic

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