dimanche 30 novembre 2008

À Christiane Charrette pour parler d’économie numérique et d’autres choses

Lundi matin (en reprise le soir), à partir de 10hr00, je serai à l’émission radiophonique de Christiane Charrette (Radio-Canada) pour parler entre autres d’économie numérique, cette grande oubliée de la campagne électorale vide actuelle (J'ai d'ailleurs déjà accordée une entrevue à Bruno Guglielminetti, son réalisateur, à ce propos). On sait déjà que les différentes initiatives de la communauté Web du Québec pour qu’ENFIN on considère le numérique comme une voie d’intérêt pour l’économique, l’éducationnel, le sociétal ou même le gouvernemental, n’ont pas porté grands fruits auprès des instances politiques. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil sur le décompte qu’a fait Éric Baillargeon, du nombre de fois que ce mot est mentionné dans les sites et programmes des partis.
Économie numérique

Québec Solidaire: 0 page
Québec Gagnant: 0 page
Action Démocratique: 0 page
Parti Libéral: 0 page

Vieux site du PQ : 0 page

Nos politiciens ne sont vraiment pas rendus là ! Laisson leur une chance avec "numérique" seulement.

Numérique (comme dans plan, identité, technologie)

Québec Solidaire: 1 page
Québec Gagnant: 0 page
Action Démocratique: 0 page
Parti Libéral: 0 page

Ouf ! Merci Québec Solidaire. Le PQ en avait 2 pages (en excluant baladeur).

Donc, comme nous sommes toujours en période électorale, comme certains partis politiques me lisent et surtout comme vous mes lecteurs me lisez, est-ce qu’Éric et moi sommes dans le champ? Y a-t-il un parti qui a une quelconque vision d’un avenir numérique au Québec? Dois-je réellement conclure que les partis politiques sont nuls en numériques? Pour quel parti devrions-nous voter si nous considérons que le numérique est important pour l’avenir du Québec et pourquoi devrions-nous faire confiance à tel parti? Que voilà de bonnes et grandes questions qu’il me fera plaisir de jaser avec madame Charest lors de cette émission de grande écoute. Mon avis actuel est que les partis sont tous NULS à cet égard. Mais j’ai encore le temps de changer d’avis et de peut-être faire aussi changer d’avis les auditeurs qui écouteront?

Il sera évidemment aussi question de ma condition de transsexuelle. À cet égard, je serai très émue de discuter avec madame Charrette étant donné qu’indirectement, si je suis encore en vie, c’est un peu grâce à elle. C’est que l’automne dernier, lors de ma grave dépression qu’est la dysphorie d’identité de genre, en m’en allant voir un de mes clients à Drummondville, je projetais de me projeter contre un viaduc à 150km/h. Mais la radio était ouverte et madame Charrette recevait l’épouse d’un homme qui s’est suicidé à leur retour d’un voyage autour du monde et elle était là pour parler de suicide. À un moment quelqu’un dans l’émission dit « Le suicide est une solution permanente à un problème temporaire ». Ça m’a calmée, je me suis rendu chez mon client et passa une très belle journée là-bas et je suis encore en vie grâce à ça. J’en profiterais donc pour remercier Madame Charrette d’avoir été la lumière au bout de mon tunnel cette journée-là…

vendredi 28 novembre 2008

Tout le monde en parle, mon vidéo sur Dailymotion

Pour les copains d’outre-Atlantique, voilà ce qui me rend si heureuse et qui crée une commotion depuis ce soir (5400 visiteurs uniques de plus, et ce, seulement jusqu‘à minuit heure locale, des centaines de nouveaux amis Facebook et de commentaires un peu partout sur le Web). Suis vraiment , vraiment contente et là je vais me coucher et contrairement aux dernières nuits, je vais très bien dormir ce soir. Un gros OUFFFFFFFFFFFFFFFFFF

MAJ
Mon passage a Tout le monde en parle a été repris par différents médias dont
Cécile Gladel Branchez-vous! Le courage et les conseils de Michelle
Richard Therrien Cyberpresse L’étoile du match à Michelle Blanc
Pascal Léveillé Branchez-vous Bravo Michelle
Steve Proulx Voir La pertinence relative
Johanne J. Lapierre Radio-Canada Politique et web à TLMP

Car le monde et les doigts changent

Voici le texte éducationnel de l'une de mes copines trans (Marie-Eve Baron, dans Facebook) que je remercie de ce coup de génie:


Je veux vous faire faire un petit exercice. Suivez bien les étapes. Je crois que même si vous n'êtes pas transsexuel vous aurez une petite image de tout le malaise qu'on doit vivre avant la transition. Faite le vraiment, Vous n'aurez même pas besoin de vous lever de votre chaise.

Ok allons-y:

1- Croisez vos mains; les doigts entre-croisés.
2- Voici votre position 1. C'est votre position de confort naturel.
3- Identifiez lequel de vos index est par dessus l'autre.
4- Recroisez vos mais de sorte que l'index qui était dessous l'autre soir par dessus et inversement.
5- Voici votre position 2. (gardez là et continuez à lire)

Vous voyez, au fond mettre un index ou l'autre pas dessus ça ne devrait rien changer, non? Au yeux des autres, il n'y a aucunes différence en fait. C'est seulement pour vous que c'est inconfortable.

Il n'y a que deux position possible ou l'index droit est par dessus le gauche ou c'est le gauche qui est par dessus le droit. C'est comme pour les genres. Il y a 2 possibilités: gars ou fille.

Les personne transsexuelles sont née dans la position 2. Dans la position d'inconfort. Personne ne voyait la différence. L'inconfort peut paraitre à l'occasion mais sans plus. Pendant plusieurs années de nos vies, nous nous adaptions à cette position d'inconfort. Nous essayons de nous faire croire que c'est la position que nous aimions le plus.

Pensez-y 2 secondes. Dites vous qu'à partir d'aujourd'hui, chaque fois que vous croiserez vos mains, ce sera dans la position 2. Vous vous dites que vous serez inconfortable, non? Et bien en plus de le faire à toutes les prochaines fois, essayez de vous convaincre que c'est la position que vous préférez. Ça vous parait impossible hein?

C'est un peu ça être transsexuel. Vous avez toujours été dans la position 2 mais celle que vous aimiez c'est la 1. Depuis votre enfance, tous le monde (parents, amis, toute la société) vous a dit que vous devriez aimer la 2! À un point tel que vous même vous essayez de vous convaincre que vous aimiez plus la 2. Un jour, Vous êtes tellement inconfortable et plus capable de le supporter. Vous décidez de prendre la position 1!!!! WOW (Replacez vos mains en 1) Vous voyez la sensation de bien être que ça fait. C'est soulageant non? C'est même réconfortant!

Poussons l'exercice un peu plus loin.

Évidement, être venu au monde dans la position 2 et changer pour la 1, implique une transition. Une période d'entre 2. Une période ou on passe graduellement de 1.9, 1.8 , 1.5 etc jusqu'à 1.001. On arrivera jamais complètement à 1. C'est comme si vous n'arriviez jamais à bien placer tout vous doigts à la position 1.

Placez vos index face à face alors que tous les autres rentent croisés en position 1 (c'est ça la position 1.001).

Ce n'est pas la position de confort total! Mais ce n'est pas inconfortable comme la 2. C'est une position alternative à la 1. Évidement, aux yeux des autres cette position se remarque, elle n'est pas ni 1 ni 2. Elle est alternative. C'est exactement le cas pour les personnes transsexuelles. Elles ne sont pas complètement homme ou femme (ne serait-ce que par leurs souvenirs). Mais au moins, elles sont dans une position alternative de confort.

Toute notre vie les gens nous remarquerons pour toute sorte de raisons. Certaines, se feront remarquer plus que d'autres mais il y aura toujours des occations où nous aurons à parler de nous et nous seront forcés de dire que nous étions dans la position 2 avant et c'ets pour ça que nous sommes pas dans la position 1 mais plutôt à 1.001!

Alors, voilà! J'espère que vous avez trouver mon exercice interessant!!!

Moi je suis une femme 1.001

vendredi 21 novembre 2008

Mon billet énigmatique de l’an dernier

À cette date, l’an dernier, je prenais mes premières hormones, ce qui mettait par le fait même fin à ma dysphorie d’identité de genre (grave dépression). Déjà le lendemain, je recommençais à dormir et la guerre incessante dans mon cerveau se terminait aussi. Voici le billet énigmatique de l’an dernier qui exprimait ce jalon important de ma vie :


Le premier jour
Aujourd'hui, est le premier jour du reste de ma vie. Y-a des jours comme ça où on sent que les choses vont changer de manière importante, subtilement, mais tout de même dans une direction qui balaiera bien des recoins jusqu’alors, non fréquentés. Aujourd’hui sera l’une de ces journées. Ce sera très positif.
Ne vous posez pas (et ne me posez pas) trop de questions à ce sujet. Disons que je me sens différent et que je me sentirais différent dorénavant. La vie nous offre des fois de ces moments …




Ceux qui me connaissent bien vous diront que depuis, je suis beaucoup plus calme et accessible. Ils vous diront aussi que j’ai l’air vraiment mieux dans ma peau (et je le suis) et que bien que ma personnalité fondamentale soit la même, bien de petites choses subtiles se sont transformées. D’autres finalement me trouvent plus « cute » en femme que je n’étais beau en homme (quoique c’est bien subjectif). Pour ma part, ce chemin que je traverse est particulièrement fascinant et il a fait de moi une meilleure personne. Beaucoup de mes « a priori » sont tombés, je suis beaucoup plus conciliante sur un paquet d’affaires, je suis heureuse de découvrir et d’exprimer ma féminité et je vois finalement la vie en rose.

Tout le monde en parle, mes impressions d’après l’émission

Ce matin je suis encore sur l’adrénaline de cette expérience merveilleuse et si intense d’être allé à Tout le monde en parle hier. Je suis vraiment heureuse de ma performance qui fera des vagues, à n’en pas douter, et triste à la fois de ne pas avoir pu passer tout le contenu dont je voulais parler. Mais il est désormais clair qu’une brèche a été ouverte de façon non équivoque sur l’inefficacité de nos partis politiques en ligne. Madame Marois (qui avait le malheur de se trouver là) a su à quel point son site est poche et surtout pourquoi en terme technique, mais surtout philosophique. Mais elle sait aussi qu’elle n’est pas la seule dans ce marasme. Mes regrets sont que je n’ai pas discuté de la lettre au premier ministre et du plan numérique pour le Québec, de Yulbiz et que bien qu’il a été plogué en fin d’émission et que je l’ai mentionné lors d’une escarmouche avec Daniel Bélanger, le livre Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires n’a pas été discuté. Par contre, je suis vraiment fière d’avoir dit en pleine face à madame Marois à quel point la communication Web des partis est médiocre et que leur attitude de n’être en ligne que lors des élections est inacceptable et que la communication unidirectionnelle dépassée. Je suis surtout ravie d’avoir pu expliquer en terme clair ce qu’est la dysphorie d’identité de genre, de briser les tabous qui l’entourent et de positionner l’association des Transsexuels et transsexuelles du Québec et d’exprimer à quel point le gouvernement du Québec ne fait absolument rien pour aider les gens aux prises avec cette condition.

Je suis aussi extrêmement touchée de la carte de Dany que vous pourrez connaître dimanche et de l’extrême gentillesse et du professionnalisme de l’équipe de Tout le monde en parle. J’ai aussi pu manger après le show avec certains des invités et Guy A. et je comprends finalement pourquoi il est si réfractaire aux blogues. En fait, il est surtout réfractaire aux commentaires qu’il reçoit sur le site de l’émission dont plusieurs menaces sérieuses sont souvent arrivées jusqu’à lui. Dans ces conditions, il est clair que l’expression citoyenne peut laisser un mauvais goût dans la bouche et ce problème de modération des commentaires de sites médiatiques et d’une politique éditoriale de ces commentaires, dont j’ai déjà mainte fois parlé, est un problème qui peut se résoudre en affectant des ressources humaines pour gérer ça, ce qui n’est de toute évidence pas le cas.

J’ai aussi grandement apprécié la chaleur humaine (entre les séquences) de certains invités et suis pantoise de la froideur de certains autres dont je ne nommerai pas les noms. Je sais d’ores et déjà que lundi, mon site va « tilter » comme jamais et ce week-end, je travaillerai sur un billet positionnant tous les sujets qui me tiennent à cœur. J’imagine aussi qu’une certaine frénésie médiatique se fera sentir la semaine prochaine et que la lettre au premier ministre rebondira dans l’actualité. Sur ce, pour ceux qui ne sont pas encore sur Twitter (et je remercie les potes puisque que grâce à eux et à la pétition twiteresque j’ai eu mon scotch), voici quelques-uns de mes twits de ce matin pour votre titillement….

Afin d'aider Mme Marois et les autres chefs de partis, je suggère de relire le billet : Signets pour une gentille candidate aux élections et pour un fonctionnaire de bonne volonté

lundi 17 novembre 2008

À propos « des vrais métiers »

La copine Geneviève qui est souvent très pertinente dans ses élucubrations de blonde Disneyienne, fait le billet Pureté de la race où l’on peut lire (n’en déplaise à Michel Dumais à qui moi j’ai la décence d’hyperlier quand je parle de lui, vieux réflexe de blogueuse):
(...)C’est un vrai métier, scénariste. Comme journaliste est aussi un vrai métier. Ça n’empêche pas des journalistes que je connais d’être devenus de vrais scénaristes. Tout en continuant à être de vrais journalistes…
Je pense à Tina Fey qui a plus de contenu en un soir que Sarah Palin en 44 ans de vie. Je pense à Claude Jutra, qui était un vrai médecin, avant de devenir le cinéaste d’une vérité à fleur de peau. Je pense à Michel qui est devenue Michelle, enfin elle-même.
Et je me dis que parfois, c’est de rester prisonnier d’un seul “genre” qui finit par faire obstruction à la vérité.
MàJ: C’était le sujet de la pièce de Sam Sheppard “True West“… Deux frères, et au grand dam du “vrai” scénariste professionnel, c’est à son frère bum et délinquant que le super producteur hollywoodien demande d’écrire un “vrai” western!

Et moi d’ajouter le commentaire :
C’est fin de ta part et j’aimerais aussi dire que j’étais militaire, poète, videur dans un bar, intellectuelle, blogueuse, coordonateur de la tournée vidéodanse Musique Plus, sculpteur, joueur de football, vendeur de balayeuse, conférencière, ramasseur de pommes, laveur de vaisselle, auteur, garde du corps, consultante, twitteureuse pour de grands médias francophones internationaux, musicien, jardinier, couvreur, bussboy dans un bar de danseuses, pizzaman, passionné de chimie, étudiant dans diverses disciplines, servant de messe, chanteur dans une chorale ou on me demandait de faire du Lipsynch, cuisinière, hétérosexuel et maintenant lesbienne. Il y a bien des dimensions, des métiers, des intérêts, des passions et des événements qui jalonnent le chemin d’une vie et il est souvent réducteur de définir une personne strictement par son métier ou la perception que l’on peut se faire de ce que peut faire quelqu’un dans un métier en particulier…

MAJ
Je pourrais spécifier que j’ai fait mon cégep en sciences pures et appliquées, un bac avec mineure en science politique, en relations industrielles et un bloc complémentaire en journalisme/relations publiques et psychologie, le propédeutique à la maîtrise en anthropologie sociale et une maitrise scientifique en commerce électronique chapeauté par la faculté de droit, d’informatique et de recherche opérationnelle et de HEC Montréal. J’ai aussi fait des cours de téléphonie à clef et PBX et d’établissement d’un réseau de franchise et de gestion de la qualité totale et de maniement d’armes et de plongée sous-marine. J’ai géré le transfert d‘équipement de la tournée mondiale de Carbone 14, participé au spectacle du 350e de Montréal, organisé le plus gros spectacle vidéo au Canada (dans le cadre du Méga Vidéo-Danse Musique Plus dans le colisée de Québec) et le spectacle techniquement le plus complexe à ce jour au Palais des congrès de Montréal qui était pour la Banque de Développement du Canada. Je me suis fait saluer en français par Al Pacino à Montréal et j’ai pris une brosse dans un after-hour avec Marjo. On m’a déjà pointé un revolver, un couteau et bien d’autres armes dans la face et je suis encore vivante. Je suis allée sur le pouce en Californie, j’ai appris à tuer à main nue (cours d’officier d’infanterie avec mention d’honneur), j’ai pêché le homard à la gaffe, la morue au « jigger » et le seul animal que j’ai tué est une outarde qui est morte d’une crise cardiaque après que je tire à côté d’elle pour la 5e fois. J’ai de nombreuses aventures, d’innombrables apprentissages et plus d’une histoire dans ma sacoche. Alors, ne vous avisez pas de croire que je suis une personne unidimensionnelle ou qu’une discipline ou qu’un travail (soit-il celui très compliqué de journaliste) soit hors de mes capacités. Je n’aime pas qu’on me mette ou qu’on mette les autres dans une petite boîte parce que ma boîte à moi est grande en mautadit et qu’elle restera ouverte jusqu’à ce que je meure…